Travailler auprès de la souffrance humaine peut être exigeant sur plusieurs plans. Cela peut parfois devenir très bouleversant, voir traumatisant pour certaines personnes. Les professionnels confrontés à cette souffrance peuvent donc vivre de l’impuissance face à la douleur qu’ils côtoient tous les jours.
Selon la recherche, il existerait deux types de syndromes possibles chez les intervenants, soit le trauma vicariant et la fatigue de compassion pouvant affecter la santé mentale.
« Le trauma vicariant peut affecter une personne lorsque celle-ci intervient auprès d’une clientèle traumatisée et qu’elle entend à répétition des descriptions détaillées de scènes perturbantes et traumatiques. Ces images troublantes peuvent devenir les siennes et entraîner des reviviscences, de l’évitement et un état d’alerte constant. Au travail, le trauma vicariant peut donner envie d’éviter certains patients ou d’ignorer les allusions à des expériences traumatiques, car cela perturbe trop. » (Dre Pascale Brillon, psychologue - Fatigue de compassion et trauma vicariant)
« La fatigue de compassion peut survenir lorsqu’une personne est exposée de façon répétée à des degrés de souffrance intense. Il s’agit d’une usure profonde, douloureuse, à la détresse d’autrui. Elle devient hypersensible à leur état émotionnel ou à la violence en général. Elle est vidée de toute vitalité, incapable de donner, d’aider, de soutenir. Les autres sont devenus synonymes de souffrance, de responsabilités au-dessus de ses forces et elle n’a qu’une envie : les éviter ou se désinvestir. La fatigue de compassion s’accompagne souvent de remises en question douloureuses de la vision des choses ». (Dre Pascale Brillon, psychologue - Fatigue de compassion et trauma vicariant)